Bibliothèque et Archives nationales du Québec, École d'art dramatique de Hull, Jean Despréz parlera de ''Nos jeunes à Paris''. Soirée d'adieu de Guy Provost, affiche, 28 x 36 cm, Hull, 1948.

Cette salle de spectacle située à la Maison du citoyen (hôtel de ville) à Gatineau est nommée ainsi en l’honneur de Jean Despréz (Laurette Larocque) (1906-1965), comédienne, écrivaine, metteure en scène et scénariste hulloise.

Laurette Larocque est née à Hull le 1er septembre 1906. Elle était une femme aux multiples talents. D’abord comédienne, sa carrière débute au théâtre dans le groupe de Léonard Beaulne à Ottawa.

À l’âge de 23 ans, elle part étudier la linguistique, la littérature, l’histoire de l’art et des civilisations ainsi que la mise en scène à Paris. Elle y épouse Oscar (Jacques) Auger le 25 novembre 1930. Ils auront un enfant, Jacqueline, née à Montréal le 8 mai 1941, avant de se séparer en 1943.

De retour au Canada, elle fonde avec Henri Letondal l’École du spectacle de Montréal et, à la demande du père Conrad Latour, elle jette les bases de la Section d’art dramatique de l’Université d’Ottawa.

Si Laurette Larocque commença à écrire sous divers pseudonymes, dont ceux de Carole Richard et Suzanne Clairval, c’est sous le nom d’un homme, Jean Despréz, qu’elle finit par se faire connaître. En effet, elle avait remarqué que trop souvent, on lui retournait ses textes sous prétexte qu’une femme n’a pas à se sortir la tête de ses chaudrons.

De 1934 à la fin de sa vie, elle est tour à tour dramaturge, metteure en scène, courriériste, critique dramatique, polémiste, poète et auteure de romans-fleuves, d’un téléroman et d’un courrier du cœur en plus d’écrire et de réaliser le premier long métrage canadien, Le Père Chopin. Elle aura donc œuvré au théâtre, à la radio, à la télévision, au cinéma et dans la presse écrite.

Pendant 27 ans, elle écrivit le radio­roman Jeunesse dorée et pendant neuf ans, les textes de l’émission Yvan l’intrépide. Elle se fit connaître à la télévision par son courrier du cœur et par le téléroman Joie de vivre.

Elle termine sa carrière comme journaliste à Métro-Express où l’on retrouve quotidiennement ses opinions sur divers sujets.

Jean Despréz est décédée à Montréal le 27 janvier 1965.

La salle du conseil municipal a été nommée salle Jean-Despréz à l’automne 1994 en l’honneur de l’œuvre littéraire et dramatique de cette grande dame de chez nous.

Sources :
 
SIMARD, François-Xavier, et André LA ROSE, Jean Despréz (1906-1965) : une femme de tête, de courage et de cœur, 2e éd., Ottawa, Éditions du Vermillon, 2002, xxvi, 450 p.  (Visages; 12).