Les premières traces d’occupation humaine dans la vallée de l’Outaouais remontent à environ 6 000 ans. Lorsque les premiers explorateurs s’aventurent sur ce vaste territoire, l’Outaouais est le royaume des Algonquins. L’été leur permet de se réunir en grands groupes sociaux et de pratiquer la chasse, la pêche et la cueillette avant de se disperser en groupes familiaux à l’automne pour remonter les rivières vers leurs terrains de chasse hivernaux.
La vallée de l’Outaouais s’est formée il y a 10 000 ans lors du retrait de ce qui était la mer de Champlain. Les fouilles archéologiques menées dans la région font remonter l’occupation du territoire de façon continue jusqu’à la période paléoindienne, il y a 9 000 ans.
L’Outaouais, terre des Algonquins
Lorsque les premiers explorateurs s’aventurent sur ce vaste territoire, l’Outaouais est le royaume des Algonquins. La rivière des Outaouais est à la fois un réseau de transport vers des lieux de rassemblement et une ligne de partage des communautés sur les plans géopolitique, économique et culturel. Les Algonquins la nomment plutôt Kichesipi, ou la Grande Rivière, et se désignent eux-mêmes sous le nom d’Anishinabeg, ce qui signifie « vrais hommes ». L’été, les familles faisant partie d’une bande se réunissent près d’un grand lac ou d’un cours d’eau qui deviendra pendant quelques semaines le centre social de la collectivité. À l’automne, la bande se disperse en groupes de familles qui remontent les rivières vers leurs terrains de chasse respectifs. La Grande Nation des Algonquins ou Kichesipirinis, Peuple de la Grande Rivière, vivent sur l’île aux Allumettes alors que la Petite Nation des Algonquins ou Oueskarinis, gens de la Petite Nation, vivent sur le bas des rivières Gatineau, du Lièvre et de la Petite Nation.
Avec l’arrivée des Européens, les Algonquins participent aussi à la traite de la fourrure dès le début du XVIIe siècle. Vers 1650, après avoir été presque annihilés par leurs ennemis iroquois et victimes d’épidémies dévastatrices, ils se réfugient à Oka ou aux abords de la rivière Désert. Ce sont les Outaouais qui, en venant échanger leurs fourrures aux Français en naviguant sur la Grande Rivière à partir des années 1650, vont donner son nom à la rivière des Outaouais.
Aujourd’hui, une communauté bien vivante
Aujourd’hui, la présence autochtone est bien présente, quoique discrète. Le territoire de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg est situé dans la vallée de la Gatineau, à proximité immédiate de Maniwaki. Constituée en 1851, c’est la plus grande de toutes les communautés algonquines du Canada. Le centre culturel Kitigan Zibi Anishinabeg présente des expositions et offre aux visiteurs ateliers et démonstrations portant sur la culture et l’histoire algonquine.
Un héritage autochtone discret
Par ailleurs, l’Outaouais compte deux importants sites rupestres considérés comme sacrés par les Autochtones : le rocher à l’Oiseau, une falaise de 150 m de hauteur dominant la rivière des Outaouais, sur laquelle on distingue une soixantaine de pictogrammes, dans le Pontiac, en amont de l’île aux Allumettes, et le rocher Manitou qui comporte également de nombreux pictogrammes et qui est situé sur la rive ouest du lac Simon.
Enfin, le Musée de l’Auberge Symmes situé dans le secteur d’Aylmer de la ville de Gatineau présente une exposition permanente qui offre un bon aperçu de la vie des autochtones en Outaouais et le Musée canadien de l’histoire dans le secteur de Hull offrira aussi un panorama de l’histoire autochtone, passée et présente, lorsque sa Salle de l’histoire canadienne rouvrira ses portes à l’été 2017.