La diversité des pratiques religieuses apportées par les différentes communautés d’immigrants a fait de la région une mosaïque de lieux de cultes, du plus flamboyant au plus modeste, au centre du village ou au fond du bois. Presbytères et chapelles ne sont pas en reste et participent à la diversité du patrimoine religieux de l’Outaouais. Vous ne serez jamais très loin d’un édifice à admirer… Ne manquez pas non plus d’explorer les plus vieux cimetières de la région, car ils racontent l’histoire des premiers pionniers et bâtisseurs.
L’histoire religieuse de l’Outaouais est étroitement liée à la colonisation par les diverses vagues de migrants qui apportent leurs habitudes culturelles et pratiques religieuses. La région possède plus de 170 lieux de culte desservant les différentes religions et confessions qui s’y sont implantés depuis le début du XIXe siècle. Buckingham est un très bel exemple de la diversité des cultes dans la région avec ses sept églises : trois églises catholiques, trois églises protestantes respectivement anglicane, baptiste et presbytérienne, et une dernière église luthérienne.
Isolement et vie spirituelle
Dans les premiers temps de la colonisation de la région, pendant la première moitié du XIXe siècle, la domination du catholicisme sera lente à se faire sentir. D’abord parce que le diocèse de Québec n’a que de maigres moyens pour évangéliser un territoire étendu et difficile d’accès, ensuite parce que la visite annuelle d’un missionnaire de passage est peut-être insuffisante pour conserver une foi bien vivante, et enfin parce que la religion catholique ne voit pas d’un bon œil l’initiative individuelle et les regroupements de fidèles sans supervision. Parallèlement, les communautés de nouveaux arrivants presbytériens et méthodistes issus du schisme de l’Église catholique au XVIe siècle bénéficient de plus de souplesse et ont la possibilité d’organiser leur vie spirituelle en fonction de leur situation isolée, de se regrouper et d’organiser la venue d’un pasteur. Les protestants seront plus nombreux jusque dans les années 1830 alors que la tendance s’inversera.
Avec la création du diocèse d’Ottawa en 1847 et la nomination du premier évêque, Mgr Joseph-Bruno Guigues, de nouvelles paroisses et missions vont naître dans toute la région. L’Église catholique sera ensuite engagée dans les mouvements de colonisation, dans l’éducation et la vie des communautés en général.
Un patrimoine religieux à préserver
Si aujourd’hui l’influence de l’Église n’est plus ce qu’elle était, son empreinte culturelle, elle, est encore bien présente. Certaines églises sont de véritables trésors patrimoniaux conçus par de grands architectes et décorés par des artistes de renom. On les retrouve plutôt dans les centres urbains de la région. D’autres, plus modestes, témoignent de la pauvreté des communautés rurales qui les ont construites. Certains presbytères sont eux aussi des bâtiments patrimoniaux d’intérêt avec parfois de nouvelles attributions muséologiques ou artistiques. Cependant, de très nombreux objets du patrimoine religieux ont été perdus avec le temps, au fil des incendies et après Vatican II, l’importante réforme liturgique survenue en 1962.
Généralement situés non loin de leur église, les cimetières sont aussi d’importants témoins de l’histoire confessionnelle de l’Outaouais. Grands livres d’histoire, ils conservent le souvenir de personnages marquants de la région. Plusieurs d’entre eux méritent d’être visités!