Coureurs des bois, aventuriers, commerçants et missionnaires étaient là dès le XVIIe siècle… Bien plus tard, les premiers colons venus d’abord des États-Unis, puis de l’Europe, en quête de liberté, d’une vie meilleure ou d’un lopin de terre, défricheurs et bâtisseurs ont laissé leur marque dans les paysages urbains et ruraux de l’Outaouais. Selon que vos intérêts vous portent vers les communautés rurales et leurs ensembles de fermes exhibant fièrement le bois centenaire de leurs granges ou vers les luxueuses demeures des barons du bois et autres riches entrepreneurs venus du Sud, vous trouverez des traces variées de leur présence passée et des communautés qu’ils ont créées.
En 1613, Samuel de Champlain est le premier explorateur à remonter la « grande rivière » alors qu’il cherche une voie navigable vers la « mer du Nord ». Lors de ce voyage, il se rendra jusqu’à l’île aux Allumettes, dans le Pontiac, où Tessouat, le chef algonquin des Kitchesipirinis installés sur l’île, le dissuadera de poursuivre son voyage. Le grand explorateur reviendra deux ans plus tard et se rendra jusqu’à la baie Georgienne. À la suite de Champlain, les explorateurs qui remontent la « grande rivière » cherchent surtout des territoires propices au commerce de la fourrure. Bientôt, la rivière des Outaouais et ses affluents deviennent des artères commerciales le long desquelles on bâtit des postes de traite. La traite des fourrures va constituer un élément important de l’économie régionale jusqu’à son déclin au début du XIXe siècle alors que la colonisation de l’Outaouais est amorcée.
Bûcherons et draveurs
Dès le milieu du XVIIe siècle, les épidémies et les guerres avec les Iroquois ont chassé les groupes algonquins de la région. Dans les premières décennies du XIXe siècle, les bûcherons et les draveurs remplaceront les groupes autochtones, les missionnaires et les coureurs des bois sur les cours d’eau. La colonisation de la vaste région connait un essor modéré : le développement des communautés évolue en corrélation avec le commerce du bois qui mène graduellement les bûcherons à s’aventurer plus loin sur les cours d’eau. Des cultures affirmées et hautes en couleur issues des vagues migratoires en provenance des États-Unis, de l’Europe ou du Canada français prenant origine dans la vallée du Saint-Laurent viendront d’ailleurs teinter ces jeunes communautés.
Industriels et seigneurs
C’est dans le secteur de Hull et ses environs que l’on retrouve les traces les plus nombreuses des premières heures de la colonisation du territoire, bâtiments et lieux marqués par les hommes et les événements. Grâce à son développement industriel, Hull devient d’ailleurs au tournant du XXe siècle, la troisième ville en importance au Québec.
Quelques traces du passé historique sont également perceptibles dans la Petite-Nation, l’unique seigneurie de l’Outaouais organisée en périphérie du village de Montebello. Cette seigneurie, dont le début de l’exploitation par Joseph Papineau concorde avec l’arrivée des premiers entrepreneurs américains en territoire hullois, marque l’histoire de l’Outaouais par son statut unique. Cependant, les régions colonisées plus tardivement recèlent aussi de beaux ensembles de fermes centenaires, de minuscules églises de colons et plusieurs lieux historiques liés à l’exploitation forestière et à la drave.