Philemon Wright, Ville de Gatineau

 

Philemon Wright, Ville de Gatineau

Cette rue est nommée ainsi en l’honneur de Philemon Wright (1760-1839), fondateur de Hull.

Si Hull existe aujourd’hui, c’est grâce à l’audace de ce visionnaire qui délaissa la sécurité de son Woburn natal pour tenter sa chance dans la forêt outaouaise.

Philemon Wright est né le 3 septembre 1760 à Woburn (Massachusetts), fils de Thomas Wright, cultivateur, et d’Elizabeth Chandler. En 1782, il épousa Abigail Wyman et le couple eut neuf enfants.

Le 20 mars 1800, il s’établit en aval de la chute des Chaudières, lieu qui prendra le nom de Wright’s Town et qui deviendra beaucoup plus tard la ville de Hull.

Il joua un rôle primordial dans le développement économique de son canton. Dès la première année de son installation dans le canton de Hull, Wright défricha suffisamment de terre pour obtenir une abondante récolte de pommes de terre, de blé et de chanvre. En outre, il pratiquait l’élevage.

Wright construisit, près de la chute des Chaudières, une scierie, un moulin à farine, une tannerie, une forge, une boulangerie, une cordonnerie, une échoppe de tailleur, une distillerie, un hôtel, une briqueterie et une cimenterie.

En 1806, lorsque le commerce du bois prit de l’expansion dans le Bas-Canada et les Maritimes à la suite du blocus continental, il fit flotter les premiers radeaux de bois équarri de Hull vers le port de Québec. Ce fut le premier train de bois à se rendre à Québec jamais descendu par l’Outaouais. En 1820, plus de la moitié de la population adulte masculine du canton était rémunérée par les Wright.

Afin d’éviter les chutes et les rapides qui détérioraient ses pièces de bois, Wright construisit un premier glissoir, une invention de son fils Ruggles, que le gouvernement acheta par la suite. En 1819, il fit construire un navire à vapeur, l’Union of the Ottawa, dont l’une des fonctions était d’acheminer ses radeaux sur la rivière des Outaouais.

À la fin de 1826, il devint le président d’une nouvelle compagnie fondée dans le but d’exploiter le minerai de fer de la région, la Hull Mining Company.

Wright s’intéressa aussi à l’éducation. C’est d’ailleurs par son entremise qu’on demanda en 1808 à l’Institution royale pour l’avancement des sciences d’établir une école à Hull.

Il y a donc peu de domaines qui échappèrent complètement à l’intervention du chef du canton de Hull, qu’il s’agisse de la justice, des écoles ou des églises, de la milice ou du service postal.

En 1813, au moment où les notables de l’endroit songeaient à fonder une loge maçonnique, ils s’empressèrent de proposer à Wright d’en être le maître. En 1830, il se fit élire député de la circonscription d’Ottawa à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada. Il devient ainsi le premier politicien de la région.

Philemon Wright est décédé le 3 juin 1839 à Hull.

Sources :
 
BOUCHER, Louise N. « La confession de Philemon Wright », Hier encore, revue d’histoire, de patrimoine et d’archives, no 5, 2013, p. 39-41.
 
LATRÉMOUILLE, Denise. D’or et d’azur, de sueur et de labeur, [Hull], [Domtar Inc.], [2000], xvii, 147 p.